FAQ général

La transidentité (ou transitude) c’est quoi?

On utilise le terme transgenre ou trans lorsqu’une personne vit une contradiction entre son sexe assigné à la naissance et son genre ressenti. Ce décalage produit une souffrance psychologique qui s’aggrave à la puberté quand le corps change, mais pas dans la direction du genre de préférence.

Certain·e·x·s ne veulent pas définir leur genre selon une case «homme» ou «femme» mais se perçoivent entre les deux ou différent·e·x·s.

Nous voyons le genre plutôt comme une autodéfinition avec 3 curseurs, un F, un H et un autre(s), avec lesquels chaque être humain se définit et trouve sa zone de confort. Schéma ci-dessous:

Pourquoi la transidentité est-elle connue sous le nom de dysphorie de genre, et considérée par certain·x·es comme une maladie mentale?

Le terme «dysphorie de genre» a été inventé par la psychiatrie qui l’utilisait comme un diagnostic de la transidentité. Cette classification s’est répandue et a servi longtemps (parfois encore aujourd’hui) comme un constat psychiatrique pour les assurances. En effet, les différentes démarches médicales (hormonothérapie, logopédie, chirurgie, …) ne sont remboursées par les assurances que sur la base d’un diagnostic posé par un·e professionnel·le de santé mentale. De fait, il s’agit plutôt d’une condition du remboursement par la LaMal.

A partir de 2022, la nouvelle classification internationale des maladie (CIM11) de l’Organisation Mondiale de la Santé classe l’incongruence de genre parmi les « Conditions liées à la santé sexuelle » (et non plus au chapitre santé mentale).

 

Un enfant peut-il être trans?

Un enfant peut ressentir très tôt cette contradiction entre le genre auquel il·elle·iel a été assigné·e·x à la naissance et le genre qu’il·elle·iel ressent comme le sien. Des études montrent que les enfants trans et leur entourage peuvent en  prendre conscience dès 3 ans, le pic de prise de conscience étant à 5 ans, et la moyenne s’établissant autour de 8 ans. Il est important d’offrir à l’enfant un espace familial où il·elle·iel se sent libre de parler de ce sujet et sache qu’une écoute attentive existe. Les enfants trans rapportent souvent une grande souffrance par rapport à cette Incongruence (non-concordance) entre leur sexe d’assignation et leur genre ressenti, mais sans pouvoir forcément mettre des mots sur ce mal-être.

 

Mon adolescent·e se sent trans, mais est-ce seulement la crise d’adolescence?

L’adolescence est souvent une période charnière pour les jeunes trans ou non binaire. En effet, l’apparition de la puberté entraine l’apparition des caractéristiques sexuelles secondaires qui ne correspondent pas avec le genre ressenti par ces jeunes. C’est à cette période que des symptômes de dépression, d’angoisse, des comportements autodestructeurs et d’agressivité peuvent survenir et où la souffrance est la plus forte. C’est donc une double crise qui s’opère: l’adolescence de manière générale et la puberté qui éloigne le corps de l’adolescent·x·e de son genre ressenti.

 

A quel âge commencer une «transition» (ou le passage dans son genre social de préférence)?

Beaucoup de personnes pensent à tort qu’une transition se fait obligatoirement après 18 ans. De jeunes enfants peuvent faire très tôt, à partir de 3 ou 4 ans déjà, une transition de genre sociale limitée au cercle familial, ou élargie au milieu scolaire, et ensuite, si ce besoin persiste, accéder à un blocage de puberté vers 12 ans, juste avant qu’elle se déclare. Ce retard de puberté permettra aux jeunes de bénéficier d’une «fenêtre» thérapeutique plus longue afin de confirmer leur choix avant qu’une hormonothérapie déclenche, généralement vers 14-15 ans, une puberté définitive dans leur sexe de préférence. Il n’y a donc pas d’âge précis pour entamer une transition, mais il existe des âges pour accéder à certaines options: retard de puberté vers 12 ans, hormonothérapie vers 14-15 ans, opérations à partir de 18 ans (sauf torsoplastie parfois plus précoce).

 

Les enfants et adolescent·x·es trans sont-ils·iels·elles condamné·x·es à une vie d’exclusion?

Bien évidemment non! Tout d’abord, la transition sociale va soulager la souffrance de ces jeunes et leur permettre de s’affirmer et d’être reconnu·x·es aux yeux de la société, de leur famille et de leurs pairs. Leur bien-être psychologique et moral s’accroit alors. De plus, si les transitions sont entreprises dans l’enfance ou à l’adolescence, le «passing» (c’est-à-dire l’aptitude à être reconnu·x·e comme appartenant à son genre de préférence) sera meilleur et la société aura moins d’occasions de stigmatisation ou de discrimination. Pour simplifier, on peut dire que les jeunes trans qui vont mal sont ceux qui sont mal accepté·x·es et pas soutenu·x·es par leur proches. La transition est une période délicate car il faut régler une multitude d’aspects juridiques, sociaux, familiaux. C’est pourquoi nous essayons de faire bouger les choses pour permettre des procédures de transition simplifiées et raccourcies.