La transidentité ou transitude n’est pas une maladie. Avant l’âge de 10 ans, le thérapeute le plus utile est un thérapeute de famille pour aider toute la famille à gérer et surmonter un éventuel changement de genre social et ses conséquences. Lorsque l’enfant s’approche de la puberté, on sait que la souffrance psychique s’accroît et une prise en charge et un soutien psychothérapeutique (pédopsychiatre ou psychologue) deviennent nécessaires, ne serait-ce que pour préparer l’induction d’un éventuel retard de puberté. En fonction de leur âge, de l’avancée de la puberté et de facteurs médicaux connexes, les jeunes et adolescent·x·es trans* peuvent avoir accès à différents traitements, la Fondation Agnodice peut vous orienter.
Prise en charge médicale
Le retard de puberté
A partir de 12 ans environ, il est possible d’injecter une substance (la GnRHa) visant à bloquer l’action des hormones sexuelles. Le développement des caractéristiques sexuelles secondaires, dont l’apparition peut provoquer de vives souffrances psychiques (la dysphorie de genre) chez les jeunes trans*, est alors stoppé et la puberté temporairement suspendue. Cette procédure permet de prolonger la période de travail thérapeutique avec ces jeunes jusqu’à ce qu’ils, elles ou iels puissent, au plus tard vers 15-16 ans, choisir en pleine connaissance de cause (on parle de «consentement éclairé») dans quel genre déclencher leur puberté. Jusque-là, ce traitement est entièrement réversible, y compris sur la fertilité. Les conditions suivantes sont généralement requises par les médecins :
- un suivi psychothérapeutique assuré
- l’accroissement des symptômes (notamment la dysphorie) juste avant la puberté
- la stabilisation d’éventuels problèmes médicaux ou sociaux connexes
- le consentement éclairé de l’adolescent·x·e et de ses parents
- commencer si possible aux tous premiers stades de la puberté (stade Tanner II-III)
L’hormonothérapie
Il s’agit d’administrer les hormones sexuelles afin de déclencher la puberté et les changements physiques correspondant au genre désiré. Cette hormonothérapie est précédée d’un bilan sanguin complet et peut prendre différentes formes. Elle est à discuter avec l’endocrinologue ou l’endocrinologue pédiatre. Les effets commencent à se faire ressentir après 2-3 mois et se développent sur plusieurs années. Ce traitement doit être suivi durant toute la vie. Les différentes étapes de ce traitement sont remboursées par l’assurance de base. Si vous rencontrez des problèmes de remboursement, n’hésitez pas à nous contacter rapidement.
Les interventions chirurgicales
Tout acte chirurgical ne sera effectué que sur présentation d’un certificat médical pluridisciplinaire d’un·e psychiatre et d’un·e endocrinologue, spécialement chez un·x·e mineur·x·e. Différentes conditions s’appliquent selon le type d’intervention.
- Mammoplastie de féminisation : intervention visant à augmenter le volume des seins en y insérant des implants. Cette opération ne peut être entreprise qu’après 18 ans et la personne doit être sous hormonothérapie féminisante depuis au moins 1 année.
- Torsoplastie : intervention visant à l’ablation des seins. Avec l’accord parental, cette opération peut être entreprise avant 18 ans, mais certains médecins ou assureurs exigent une hormonothérapie masculinisante depuis au moins 3 mois.
- Hystérectomie : intervention visant à retirer le système ovarien et l’utérus. Cette opération ne peut être entreprise qu’après 18 ans, et sous condition d’une hormonothérapie masculinisante depuis au moins 1 an.
- Chirurgie génitale d’affirmation du genre : intervention visant à transformer les organes génitaux du sexe d’assignation à la naissance en ceux du sexe désiré, soit une vaginoplastie pour les femmes trans et une phalloplastie (ou une métoidioplastie) pour les hommes trans. Ces opérations ne peuvent être entreprises qu’après 18 ans, sous condition d’une hormonothérapie d’au moins 1 an et, en principe pour le remboursement par l’assurance de base, d’un suivi psychothérapeutique attesté.